Pour terminer la saison 2022, un circuit urbain sur le thème des portes était proposé au départ de l’Arc Héré, place Carrière. Une vingtaine de cyclotouristes a répondu présent pour cette dernière édition, de même que le soleil déjà chaud.
Les portes de ville ont une histoire et sont le témoin de l’évolution de l’urbanisation des villes. Du Moyen-Age jusqu’à la fin du XVIIème siècle, elles ont un rôle défensif, militaire et sont incluses dans les remparts. Elles sont massives et doivent impressionner. Au XVIIIème siècle, leur fonction change, les remparts sont détruits et on agrandit les villes : elles deviennent « ouvertes ». Elles sont conçues sur le modèle des arcs romains et en reprennent la symbolique dans le décor sculpté. La face donnant sur la campagne doit montrer la puissance politique et économique de la ville, celle donnant sur la ville doit être plaisante.
A Nancy, il persiste 8 portes.
La plus ancienne, médiévale est la porte de La Craffe qui fût aussi la porte d’honneur pour les Ducs de Lorraine. Trois portes sont à proximité de la place Stanislas, construites sur le même modèle. Sur l’axe Est-Ouest, nous avons la porte Sainte Catherine, dédiée à Catherine OPALINSKA et à l’opposé la porte Stanislas construite en l’honneur du Saint patron du Duc Stanislas. L’arc Héré édifié en l’honneur de Louis XV, situé entre la place Stanislas et la place Carrière est un symbole politique et idéologique voulu par Stanislas.
Sous Charles III, Nancy s’est agrandie, trois portes nouvelles ont été créées, dont la porte Saint -Georges, peu visible. Elle fut sauvée de la destruction en 1878 par un comité de sauvegarde créé par Emile GALLE et soutenu par Victor HUGO. Nous évoquerons l’emplacement de la porte Saint Jean, détruite pour construite le quartier de la gare.
La dernière porte restaurée est la porte Saint-Nicolas à l’architecture particulière. Située au sud de la ville, elle est composée de deux portes décalées en oblique et reliées par une balustrade.
Enfin, la porte Désilles est un arc construit sur le tracé du mur de l’octroi au nord de la ville. C’est aussi le premier monument aux morts de France. Il doit son nom à un jeune soldat qui a été tué lors de la rébellion du 31/8/1790. Il commémore aussi la mémoire des Nancéiens morts pour l’indépendance américaine.
Le circuit nous a fait découvrir l’histoire de ces portes, leur architecture et leur symbolique. L’observation de portes d’immeuble de belle facture de style Art Nouveau ou Art Déco notamment, a aussi agrémenté notre déambulation urbaine.
