Malgré le salon du Livre sur la place, le vent froid et le dénivelé annoncé, nous sommes tout de
même 10 cyclistes au rendez-vous, bien décidés à faire ce circuit petit en distance kilométrique mais plein de « bosses » afin de connaître de plus près ces villages de la Communauté de Commune de Seille et Grand Couronné proche de chez nous.
De Malzéville, nous prenons la piste cyclable vers Lay St Christophe, Eulmont et gravisson
tranquillement la côte d Amance par la route du refuge de la SPA.
AMANCE est un village qu’on aperçoit de loin, perché à 214 m d’altitude, reconnaissable à son
tertre castral, son église et son cèdre du Liban vieux de 159 ans et d’où (promontoire) on a une vue
panoramique sur toute la vallée, et au-delà, la colline de Sion et le Donon !
Historiquement, le tertre (occupé aujourd’hui par des moutons) était l’emplacement d’un château
(tombé en ruines et détruit par Louis XIII) ne laissant qu’une partie de remparts et d’une tour. L’existence d’Amance serait plus ancienne que celle de Nancy et sa situation, aussi bien que son
château défendu par cinq tours, était une des places les plus importantes du duché (des comtes de
Bar puis des ducs de Lorraine). L’emplacement du château avait déterminé la construction des maisons du village qui s’enroulaient autour de son château, elles comportent encore quelques belles portes gothiques et des sculptures. On remarque aussi une belle maison renaissance et surtout une église du XVIème siècle classée monument historique.
Dédiée à St Jean Baptiste, l’église présente des ogives avec des clefs de voûte, des fonds baptismaux style renaissance, un ancien autel, une pieta polychrome et aussi de beaux vitraux contemporains. Effectivement, l’église ayant été partiellement détruite par des bombardements lors des 2 dernières
guerres, des vitraux ont été installés en 1949 signés Jean Jacques Grüber : un des fils de Jacques, représentant la vie du Christ ainsi que celle de St Jean Baptiste.
Nous descendons Amance pour remonter en face, direction BOUXIERES aux CHENES qui en réalité comporte 3 bourgs : Moulins-Blanzey, Bouxières et Ecuelle, étalés sur le flanc Est du Grand Couronné sur une surface de 2000 ha. Au centre du village : un chêne et une fontaine-lavoir rénové en 1980.
Notre point de chute est l’église SAINTE- MADELEINE où notre guide, membre de l’association
du patrimoine, nous fait l’historique du village et de son église.
Bruxerioe majore était en 967 sous la tutelle de St Pierre aux Nonains et nous sommes dans la 3ème église : la 1ère était à l’emplacement du cimetière actuel a été détruite, suite à la guerre de 30 ans, la 2e reconstruite au bord de la route a subit les bombardements et une 3e église (actuelle) est construite en 1922 sous la direction de l’architecte nancéen Alfred Thomas qui, proche de Grüber fait installer 14 verrières par Jacques Grüber, le mobilier par Cayette : boiseries en chêne, grille de communion en fer forgé, appliques, tabernacle en bronze et laiton. Les vitraux sont remarquables et illustrent du côté gauche des personnages féminins : Philippe de Gueldre, Jeanne d’Arc, Sainte Blandine etc et à droite des personnages masculins comme Clovis, Charlemagne, Saint Louis, St Vincent de Paul et le plus célèbre St Nicolas arrêtant les Allemands.. Un tableau du peintre Blahay, des toiles, une Piété complètent cette magnifique église repeinte il y a 2 ans.
Après cette riche visite guidée, nous reprenons le vélo pour continuer sur la route haute, chemin en
balcon vers MOULINS pour découvrir la chapelle de BLANZEY qui se trouve en réalité à l’intérieur d’une ensemble de bâtiments qui correspondait au XIIe s à un prieuré. La chapelle romane est très sobre : des traces de peintures murales, des petits vitraux colorés autour de l’autel et une crypte très touchante, calme et mystérieuse.L’histoire révèle un passé riche, lié à l’histoire du fer, entre Blanzey et Eulmont (exploitation jusque 1936), la présence de sources et de forêts permettaient la fabrication d’armes et outils. La bonne exposition de ce territoire favorisait l’agriculture et le vignoble.
Aujourd’hui, les vignes ont disparu et les fontaines servent de bacs à fleurs, les sources étant captées
pour les habitants. La chapelle est toujours ouverte, c’est un havre de paix pour les promeneurs et randonneurs nombreux dans ce secteur et comme disait Mr Dominger : « après plus de huit siècles, cette église touche encore notre coeur ».
Et c’est rassérénés que nous reprenons notre route pour rejoindre Malzéville après seulement 42km.